Le travail spirituel consiste à donner à notre esprit du pouvoir sur notre matière, et dès l’instant où nous décidons d’entreprendre un tel travail nous sommes obligés de faire la distinction entre ces deux pôles de notre être que sont l’esprit et la matière.
Nous commençons par prendre une certaine distance vis-à-vis de nous-même et, de plus en plus, nous voyons la différence qui existe entre celui qui fait le travail, l’esprit, et celle qui en est l’objet, la matière.
Peu à peu nous réalisons que non seulement les pensées, les sentiments grâce auxquels nous exécutons ce travail ne sont que des instruments à notre service, mais nous prenons aussi conscience que notre moi véritable vit bien au-delà de nos actes, de nos sentiments et de nos pensées.
Cependant, prendre de la distance vis-à-vis de soi-même ne signifie pas qu’on doive se quitter. Ce moi dont nous nous éloignons, nous ne l’abandonnons pas, au contraire : nous le gardons bien en vue, et après nous être élevé jusqu’au monde divin grâce à cet instrument qu’est la pensée, nous redescendons pour mieux l’orienter et affiner sa matière.
De nouveau nous nous éloignons, de nouveau nous nous rapprochons, et chaque fois nous lui rapportons plus de force et de lumière.
Omraam Mikhaël Aïvanhov